L'épuisement mental semble être la cause de la plupart des parents. Tous les parents sont confrontés à une série de soucis constants. Pourtant, ces inquiétudes sont en quelque sorte amplifiées lorsqu'un problème de santé mentale vient s'y ajouter. Les mêmes tâches parentales demeurent : les besoins de l'école, du sport, de la musique, des amis, des frères et sœurs. Le dîner et l'heure du coucher. Pourtant, chacune de ces activités prend une saveur particulière. Les adultes comprendront-ils mon enfant ? Comment puis-je l'aider à réussir ? Les parents s'attendent à l'énergie qui découle de l'augmentation des rendez-vous chez le médecin, des réunions de l'IEP ou de toute autre chose que l'on peut voir. Mais l'idée qu'aider un enfant à gérer ses besoins en matière de santé mentale s'infiltre dans tous les aspects de sa vie épuise les parents d'une manière à laquelle nous ne sommes pas toujours prêts.
C'est en tout cas ce qui se passe pour moi. Je suis parent d'un enfant atteint de TDAH. Nous nous inscrivons volontiers à tous les services disponibles. Nous ne nous sommes pas préparés aux questions constantes sur la façon dont il se comporte dans des situations nouvelles, comment il réagit à quelque chose qu'il ne comprend pas. Nous ne nous sommes pas préparés à répondre aux inévitables remarques des adultes qui l'entourent, ni à nous engager pour l'aider, lui et les autres, à réussir dans certaines situations. Chaque activité de la vie peut ressembler à un exercice d'équilibre. Nous pourrions parler de ses besoins à un entraîneur, mais est-ce vraiment une façon de l'aider à long terme ? Comment apprend-il à prendre des compétences sur lui-même ? Ces discussions et ces décisions sont omniprésentes dans chaque activité, et le besoin constant de décisions et de plans (ou l'absence de plans) peut commencer à épuiser n'importe qui.
La recherche se fait l'écho de cette histoire. Alexandra Schnabel et ses collègues[1] ont rapporté des taux d'anxiété clinique et de dépression plus de 10 fois supérieurs aux moyennes mondiales chez les parents d'enfants autistes. Kristene Cheung et Jennifer Theule indiquent que les parents d'enfants atteints de TDAH sont 2,85 fois plus susceptibles de souffrir d'un trouble de la santé mentale pouvant être diagnostiqué[2]. Les niveaux cliniques des troubles mentaux masquent les innombrables parents qui ont des besoins supplémentaires en matière de santé mentale, mais qui ne répondent pas aux exigences rigoureuses d'un diagnostic de santé mentale. Il y a beaucoup plus de parents qui bénéficieraient d'un soutien supplémentaire pour eux-mêmes lorsqu'ils font face aux exigences de l'éducation d'un enfant souffrant d'un trouble mental. Les parents peuvent faire beaucoup de bien à eux-mêmes (et à leur enfant) en se rappelant que leur bien-être mental joue un rôle clé dans celui de leur enfant. Tout comme la maladie mentale de l'enfant peut être un facteur de risque pour l'enfant, la maladie mentale du parent peut avoir un impact sur l'enfant. Nous pouvons nous retrouver dans un cycle négatif, où le parent et l'enfant renforcent mutuellement leurs émotions négatives, sans qu'ils en soient responsables. La solution, quel que soit l'endroit où l'on se trouve dans le cycle, est de penser à son propre bien-être comme faisant partie du bien-être de l'enfant, et de trouver des stratégies pour ne pas oublier de se soutenir soi-même.
Il existe un grand nombre de stratégies que les parents peuvent essayer. Comme pour toute liste de stratégies, il ne faut malheureusement pas s'attendre à une solution miracle. Les parents peuvent plutôt expérimenter des idées et des conseils et trouver les approches qui conviennent à leur situation.
- Donnez la priorité au sommeil. Une approche souvent négligée, mais importante pour les enfants comme pour les adultes. Les enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux ont souvent un sommeil de moins bonne qualité que les autres enfants. Ce sommeil se répercute rapidement sur la vie des parents, car les sorties nocturnes légères pour soutenir une heure de coucher interminable entraînent invariablement une diminution du sommeil des parents. Le manque de sommeil des parents est un facteur de risque de maladie mentale, car les parents perdent la possibilité de se ressourcer pour le lendemain. Si votre enfant a des problèmes de sommeil, il existe d'innombrables ressources dans le monde. L'article du Child Mind Institute sur le sommeil des enfants[3] contient de bons conseils pour commencer.
- Trouvez une activité qui vous ressemble. Lecture. Exercice physique. Méditation. Il n'y a pas de bonne réponse. Quoi qu'il en soit, trouvez le temps de vous libérer l'esprit. Il peut être difficile de trouver des horaires qui conviennent, et les parents finissent parfois par accepter des horaires très bizarres. Comme pour beaucoup de choses, la routine est utile. Il peut être facile de trouver de l'espace au cours d'une journée, mais prendre soin de soi a un impact lorsque cela devient une habitude.
- Envisagez de faire appel à un professionnel. Ou du moins des stratégies professionnelles. Il est souvent difficile de prendre du recul par rapport à l'éducation de votre enfant et à son impact sur votre vie. Heureusement, les praticiens de la santé mentale sont bien armés pour aider à recadrer les défis, avec des stratégies dont l'efficacité a été cliniquement démontrée. L'investissement en temps en vaut la peine si vous pouvez améliorer votre humeur et votre qualité de vie à tous les niveaux.
Personne ne peut être un parent parfait. Les difficultés liées à l'éducation d'un enfant sont encore plus grandes lorsque l'enfant souffre de troubles mentaux. Nous pouvons oublier que les récompenses peuvent être tout aussi importantes. Pour les parents, l'astuce consiste à trouver des stratégies qui peuvent les aider à persévérer dans les défis quotidiens afin qu'ils puissent voir clairement les récompenses.
[1] Schnabel, A., Youssef, G. J., Hallford, D. J., Hartley, E. J., McGillivray, J. A., Stewart, M., Forbes, D. et Austin, D. W. (2020). Psychopathologie chez les parents d'enfants atteints de troubles du spectre autistique : A systematic review and meta-analysis of prevalence. Autism, 24(1), 26-40. https://doi.org/10.1177/1362361319844636
[2] Cheung, K., Theule, J. Parental Psychopathology in Families of Children with ADHD : A Meta-analysis. J Child Fam Stud 25, 3451-3461 (2016). https://doi.org /10.1007/s10826-016-0499-1
[3] https://childmind.org/article/how-to-help-kids-sleep/
